L’Internationale : Hymne des Travailleurs

L’Internationale : Hymne des Travailleurs

Ouvriers paysans nous sommes
Le grand parti des travailleurs.

La terre n’appartient qu’aux hommes
L’oisif ira loger ailleurs.

Chant révolutionnaire écrit en 1871 par Eugène Pottier à Poitier, en soutien aux militants de la commune de Paris. Inspiré par la pensée de Karl Marx, de l’internationale des travailleurs, elle accompagnera toutes les expériences révolutionnaires du XXe siècle et sera l’hymne de l’URSS de 1922 à 1944.
Elle est aujourd’hui l’hymne des luttes sociales, des anarchistes aux sociaux-démocrates, à travers le monde, traduit dans plus de 100 langues.


« L’Internationale«  est bien plus qu’une simple chanson révolutionnaire. Elle est devenue l’hymne des travailleurs du monde entier, un cri de ralliement pour les opprimés, les révolutionnaires et les partisans du socialisme et du communisme. Pour en comprendre la portée, il est essentiel de se pencher sur le contexte historique et politique de sa naissance à la fin du XIXe siècle.

La chanson naît dans la France de l’après-Commune de Paris. En 1871, une insurrection populaire éclate dans la capitale française, donnant naissance à un gouvernement autonome : la Commune de Paris. Cette expérience révolutionnaire, bien que brève (mars à mai 1871), marque profondément les esprits.

Les communards – ouvriers, artisans, intellectuels de gauche, tentent de mettre en place :

Mais la Commune est brutalement réprimée par le gouvernement versaillais d’Adolphe Thiers : on parle de plus de 20 000 morts lors de la « Semaine sanglante ». Cet épisode traumatique devient un symbole pour les mouvements ouvriers du monde entier.

C’est dans ce contexte qu’intervient Eugène Pottier (1816-1887), ouvrier, poète et militant socialiste. Membre de la Commune, il écrit les paroles de L’Internationale en juin 1871, peu après la répression. Le texte est un appel à l’union des travailleurs pour renverser le système capitaliste et abolir les privilèges de classe.

Initialement écrit comme un poème, L’Internationale exprime le désespoir face à la défaite, mais aussi la conviction que la lutte ne fait que commencer.

Ce n’est qu’en 1888, soit près de vingt ans plus tard, que L’Internationale est mise en musique par Pierre Degeyter, un ouvrier musicien de Lille, engagé dans les cercles socialistes. Le chant prend alors son envol et commence à se diffuser dans les milieux militants de la gauche européenne.

La version musicale de Degeyter contribue grandement à la popularité du texte. Elle est simple, puissante, facile à chanter en groupe, et devient rapidement un outil de rassemblement pour les partis socialistes, puis communistes.

Avec la création de la Deuxième Internationale socialiste en 1889 – une organisation réunissant les partis ouvriers et socialistes d’Europe – L’Internationale est adoptée comme hymne officiel. Elle incarne l’espoir d’un monde nouveau, sans exploitation, fondé sur la solidarité internationale des travailleurs.

La chanson est traduite dans des centaines de langues et reprise dans tous les grands mouvements révolutionnaires du XXe siècle :

  • Révolution russe de 1917 : L’Internationale devient l’hymne officiel de l’Union soviétique jusqu’en 1944.
  • Guerre civile espagnole : chantée par les brigades internationales et les miliciens antifascistes.
  • Mouvements de libération nationale : reprise en Chine, au Vietnam, à Cuba…

À l’époque actuelle, L’Internationale n’est plus l’hymne officiel d’aucun État, mais elle continue de vivre à travers une diversité de contextes.

On entend L’Internationale dans les rassemblements syndicaux, les manifestations contre les inégalités ou lors d’événements commémoratifs liés à des luttes historiques.

Elle demeure un rituel presque sacré : les congrès du Parti communiste chinois ou cubain l’utilisent toujours, et elle fait office d’hymne officiel pour plusieurs partis ou syndicats à travers le monde. En France, elle est souvent chantée en clôture du congrès du Parti communiste français ou lors de cérémonies militantes.

Des artistes contemporains, comme le groupe Zebda ou le chanteur HK, l’ont citée ou revisitée dans leurs œuvres. Parfois remixée en version électro, chantée dans un style punk ou accompagnée de visuels modernisés, L’Internationale trouve une nouvelle jeunesse auprès d’un public en quête de repères historiques pour nourrir des combats présents.

Loin de disparaître, le chant reste un outil de mobilisation dans les cercles révolutionnaires et anticapitalistes. Il est aussi parfois détourné, adapté, ou critiqué. Preuve qu’il demeure vivant dans le débat idéologique.

lle demeure un rituel presque sacré : les congrès du Parti communiste chinois ou cubain l’utilisent toujours, et elle fait office d’hymne officiel pour plusieurs partis ou syndicats à travers le monde. En France, elle est souvent chantée en clôture du congrès du Parti communiste français ou lors de cérémonies militantes.


Ces vers d’ouverture sont puissants et mobilisateurs. Ils appellent les opprimés, les affamés, ceux que la société exploite ou néglige, à se lever et à se révolter.

Ces deux lignes posent le ton : l’insurrection populaire est une nécessité face à l’injustice.

C’est une critique implicite des institutions (Église, monarchie, État autoritaire).

Elle rejette toute attente d’un sauveur, que ce soit religieux (Dieu), politique (César), ou judiciaire/légal (tribun).

Cela renforce l’idée d’auto-émancipation du peuple : le changement ne viendra pas d’en haut, mais du peuple lui-même, par l’action collective.

Ici, l’accent est mis sur l’idée que l’unité des travailleurs est primordiale. Cette phrase met en lumière l’importance de l’unité des opprimés pour affronter les puissances dominantes et lutter pour leurs droits.

Ces vers expriment l’idée d’une lutte ultime, celle qui mettra fin aux systèmes d’exploitation et d’inégalité. « La lutte finale » fait écho à une révolution qui mettra en place un nouveau monde, basé sur l’égalité et la solidarité. « Demain » représente un avenir utopique où l’internationalisme se concrétise, où l’humanité sera libérée de l’oppression capitaliste.